Novembre 2021 – Unicancer annonce que 20 000 femmes ont déjà rejoint l’étude MyPeBS (My Personal Breast Screening), dont près du tiers en France.
Cette grande étude internationale, coordonnée par la France via Unicancer, a démarré à l’été 2019 et mobilise plus de 300 sites recruteurs dans 6 pays (France, Italie, Israël, Belgique, Royaume-Uni, Espagne). L’objectif de MyPeBS est d’évaluer une nouvelle stratégie de dépistage du cancer du sein, basée sur le risque individuel de chaque femme de développer cette maladie. Au total 85 000 femmes volontaires âgées de 40 à 70 ans et n’ayant jamais eu de cancer du sein sont appelées à participer.
« Nous nous réjouissons du passage de ce cap symbolique des 20 000 femmes, car MyPeBS répond à un enjeu majeur de santé publique : identifier une stratégie de dépistage qui soit encore plus efficace et plus sûre que la stratégie en vigueur » déclare le Dr Suzette Delaloge, oncologue à Gustave Roussy (Villejuif) et coordinatrice internationale de MyPeBS. « Nous espérons que beaucoup d’autres volontaires prendront part à l’aventure pour atteindre les 85000 prévus ! Les femmes entre 40 et 70 ans qui souhaitent participer peuvent se rendre sur www.mypebs.fr pour en savoir plus. » précise-t-elle.
Chaque femme est unique, le dépistage du cancer du sein peut-il être personnalisé ?
Avec près de 355 000 nouveaux cas diagnostiqués et 92 000 décès chaque année en Europe1, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. Mais s’il est dépisté tôt, il peut le plus souvent être guéri : c’est tout l’enjeu du dépistage.
Aujourd’hui, les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à participer au programme de dépistage organisé du cancer du sein, en réalisant une mammographie tous les 2 ans2.
Pourtant, toutes les femmes ne sont pas identiques face au risque de cancer du sein.
C’est pourquoi MyPeBS propose d’adapter dès l’âge de 40 ans la fréquence et les modalités du dépistage selon le profil de risque personnel de chaque femme, établi sur plusieurs facteurs (génétiques, hormonaux, antécédents familiaux, etc.) : plus le risque est élevé, plus les examens de dépistage sont intensifs, et inversement.
Afin d’évaluer cette nouvelle stratégie de dépistage, les femmes âgées de 40 à 70 ans qui participent à l’étude MyPeBS sont réparties aléatoirement pour suivre soit le calendrier de dépistage standard, soit un calendrier de dépistage personnalisé selon leur risque personnel de cancer du sein. La durée de participation est de 4 ans pour toutes les femmes.
Ainsi, MyPeBS cherche à déterminer si un dépistage personnalisé suivant le risque pourrait être à la fois plus efficace (diminution du nombre de cancers du sein diagnostiqués à un stade avancé) et plus sûr (moins de faux positifs3 et de sur-diagnostics4) que le dépistage organisé actuel.
MyPeBS pourrait guider les futures recommandations européennes sur le dépistage du cancer du sein.
MyPeBS en France, c’est :
- 274 sites recruteurs
- 720 médecins investigateurs (recruteurs) : 52 % de médecins généralistes , 17% de gynécologues et 31% de radiologues
- 35 départements participants
- 6169 participantes inclues à fin Octobre.
1 Chiffres 2020, source : European Cancer Information System (ECIS). https://ecis.jrc.ec.europa.eu
2. A partir de 50 ans en France (à l’exclusion des femmes chez qui un sur-risque particulier a déjà été identifié, par exemple présence d’une mutation du gène BRCA 1 OU BRCA 2)
3 Faux positif : Cancer suspecté sur une mammographie et qui, après une évaluation plus poussée, n’est pas confirmé.
4 Le sur-diagnostic désigne ici un cancer détecté par mammographie, mais qui se développe si lentement qu’il n’aurait jamais causé de symptômes ; il entraîne pourtant d’autres examens (ex : biopsie) non nécessaires, voire des traitements anticancéreux inutiles parfois très lourds (on parle alors de sur-traitement). Environ 1 cancer du sein sur 10 détectés par le dépistage mammographique est concerné.